Retour sur la saga de l’été 2021 : le plagiat, une impunité française

L’été 2021, Le Monde des livres proposait six épisodes sur le plagiat littéraire : le premier épisode du 16 juillet inaugurait la série avec une mise en contexte de cette pratique tantôt ludique, tantôt fautive voire délictuelle :

D’Ésope à La Fontaine, en passant par Horace, le geai paré des plumes du paon subissait l’opprobre et s’en trouvait « bafoué, berné, sifflé, moqué, joué », comme dit le fabuliste. Aujourd’hui, cette morale ne vaut plus : les plagiaires démasqués, déplumés, se parent glorieusement des « dépouilles d’autrui » et les rois nus se portent bien.

Hélène MAUREL, « Honneurs aux plagiaires », Le Monde, vendredi 16 juillet 2021.

Que s’est-il passé pour qu’un tel changement de perspective soit devenu possible ? Lire l’article complet : Hélène MAUREL, « Honneurs aux plagiaires », Le Monde, vendredi 16 juillet 2021.

Le deuxième épisode projette ses lumières sur « le célèbre académicien, Henri TROYAT, condamné en appel pour contrefaçon en 2003. A défaut d’autres conséquences, l’affaire jette le trouble sur l’œuvre de cet auteur prolifique, quatre ans avant sa mort. » (Nicolas WEILL, Le Monde, 23 juillet 2021). Epoustouflante locomotive éditoriale, Henri Troyat aura chuté en fin de course, selon sa vision prémonitoire dans le très beau roman qu’il consacra en 1942 à un écrivain plagiaire intitulé Le Mort saisit le vif. Nicolas Weill raconte l’itinéraire d’un polygraphe effréné, qui commence sa carrière en 1938 par un Goncourt, L’Araigne : c’est l’histoire d’un homme… dont le seul recours final contre l’horreur d’une existence torturée est le mensonge au service de la manipulation… Fiction ou réalité ?


A lire, l’article de Nicolas Weill : « Henri Troyat, la hantise du faux-semblant ».
https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/07/21/henri-troyat-la-hantise-du-faux-semblant_6089086_3451060.html

Troyat plagiat

Episode 3 : Autant en emporte le vent contre La Bicyclette bleue


Le feuilleton de l’été se poursuite avec un zoom sur Léa, la doublure bordelaise de la Scarlett de Louisiane : comment Régine Deforges a pu gagner son procès contre les ayants droit de Margaret Mitchell, alors même que les deux romans français et américain ne semblent que deux versions d’une même histoire ? Changement de contexte, opposent les juges, approche plus aventurière, avancent-ils étonnamment. Tel est le verdict.


Lire l’article complet : Hélène Maurel, « La Bicyclette bleue de Régine Deforges : autant en emporte la copie », Le Monde, 30 juillet 2021.
https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/07/28/la-bicyclette-bleue-de-regine-deforges-autant-en-emporte-la-copie_6089823_3451060.html

Deforges plagiat

Episode 4 : « Calixthe BEYALA, l’effrontée du plagiat ». Le cas est exemplaire : rien n’arrête la course aux honneurs de la plagiaire récidiviste. Ce nouvel épisode de la série « Le plagiat, une impunité française » est édifiant :

« Peu d’auteurs ont incarné avec autant de morgue le peu d’effet sur un parcours d’un plagiat reconnu par la justice. Condamnée en mai 1996 pour avoir pillé le best-seller d’Howard Buten Quand j’avais cinq ans, je m’ai tué (Seuil, 1981), confondue de nouveau quelques mois plus tard – sans suites judiciaires cette fois – pour s’être un peu trop inspirée d’au moins cinq autres auteurs, Calixthe Beyala n’en a pas moins obtenu, dans la foulée de son procès, le Grand Prix du roman de l’Académie française pour Les Honneurs perdus (Albin Michel, 1996). »

Lire l’article de Virginie François : « Une autrice prolifique et primée, malgré sa condamnation pour contrefaçon », Le Monde, 6 août 2021.
https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/04/calixthe-beyala-une-plagiaire-effrontee_6090549_3451060.html

Beyala plagiat

Pour l’épisode 5 du feuilleton de l’été 21, Florent Georgesco tente de sonder la mémoire défaillante du plagiaire récidiviste Alain Minc : entre aveux et désinvolture, mépris pour ses victimes plagiées, celui-ci estime notre jurisprudence « idiote » en matière de roit d’auteur.

« Tout cela ne m’est pas indifférent. C’est une tache. Si j’établis une hiérarchie de toutes les conneries que j’ai faites dans tous les ordres, c’est la plus grosse. », avoue enfin A. Minc.

A lire l’article complet de Florent Georgesco, « Alain Minc ne plagie pas, il fait circuler les idées », Le monde, 13 août 2021.
https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/11/alain-minc-ne-plagie-pas-il-fait-circuler-les-idees_6091195_3451060.html

Sixième épisode : Etienne Klein : le dernier des plagiaires
Ultime épisode du feuilleton de l’été mais sans aucun rebondissement : ce plagiaire-là, comme les précédents, n’aura guère pâti de son forfait avec une carrière toujours aussi tonitruante, malgré sa révocation en 2017, par le Président de la République, de la présidence de l’Institut des hautes études pour la science et la technologie ; à ce jour, Etienne Klein est inlassablement courtisé par France Culture, par les éditeurs et, comble du grotesque, par l’Académie des sciences « morales » et politiques. Jérôme Dupuis raconte l’épopée Klein avec ses gloires farcesques, entre demi-aveux et sentiment d’impunité :

« En 2016, une enquête de L’Express révèle les nombreux emprunts auxquels se livre le médiatique physicien dans ses ouvrages et ses articles. Une affaire qui lui a « permis de se recentrer », assure au Monde celui qui reste aujourd’hui un « showman » apprécié. »

Lire son article dans le Monde des livres du vendredi 20 aout 2021 : « Etienne Klein, plagiaire « à l’insu de son plein gré ».
https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/18/etienne-klein-plagiaire-a-l-insu-de-son-plein-gre_6091756_3451060.html

J’en profite pour remercier les illustrateurs ALE+ALE, pseudo d’ Alessandro Lecis et d’Alessandra Panzeri, qui accompagnent avec un humour haut en couleurs ces histoires pas si drôles de plagiat…

Retour en haut