Définitions et débats sur le plagiat

De quoi parle-t-on ?


Les définitions et les débats sur le plagiat sont complexes. Qu’est-ce que le plagiat ? Un emprunt servile, un vol de mot, vol littéraire. Ou bien une pratique de réécriture créative ? Mais pourquoi parle-t-on aussi de contrefaçon ? Et qu’est-ce qui distingue le plagiat d’autres formes d’emprunt, de meilleur aloi, comme la citation, la parodie, le pastiche, l’allusion ou la réminiscence et tant d’autres… ? Une typologie se dessine, aux contours quelquefois sujets à débats. Ainsi va la création littéraire.

* La distinction entre le plagiat et les autres formes d’emprunt vous intrigue.

* Les écrivains donnent leur avis : pour ou contre le plagiat ?

Au cours de l’histoire

Les critères d’appréciation du plagiat et de l’originalité ont évolué au fil de l’histoire. La définition du plagiat est fluctuante et mérite une analyse diachronique. Ainsi, la tradition de l’imitation domine jusqu’au XVIIe siècle. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que se constitue la notion de propriété littéraire ; la conception idéaliste d’un moi créateur unique et original ne s’impose qu’avec le Romantisme. Aujourd’hui, les études sur l’intertextualité montrent l’œuvre comme un palimpseste où se superposent des textes à l’infini. Le plagiat s’inscrit désormais dans une esthétique de la réécriture et s’affranchit du même coup de toute connotation morale, pour devenir une vraie question littéraire, sujette à définitions et débats.

* Retrouvez les grandes étapes de l’histoire du plagiat littéraire.

Informations juridiques

Le plagiat littéraire est d’abord l’affaire des écrivains et de la critique littéraire : Beaumarchais puis Balzac combattirent pour faire reconnaitre les droit des auteurs, mais aussi Victor Hugo, Gérard de Nerval. Cependant, les définitions et les débats autour du plagiat et de la contrefaçon font aussi l’objet d’une réflexion sur le plan juridique, dont il convient de saisir les enjeux. Les textes du législateur — la loi — ainsi que ceux produits par le juge — la jurisprudence — offrent un champ de réflexion indispensable à la compréhension des différentes formes de réécriture, de copie, ou de recyclage.

* Les essentiels sur la propriété littéraire et le droit d’auteur.

Fictions

Le thème du plagiat offre de multiples ressources à l’imagination de l’écrivain : de la ruse innocente au scandale, de l’énigme au règlement de compte, du canular à la crise d’identité, le thème du double volé comporte un bon nombre des ingrédients chers aux écrivains. Récits, romans, nouvelles ou pièces de théâtre, tissés dans le fil thématique du plagiat, pourraient occuper un large rayon de bibliothèque. Chacune de ces oeuvres de fiction contribue à mieux comprendre les enjeux intellectuels et psychologiques de cette pratique textuelle. En effet, plus qu’un motif littéraire, le plagiat est une opportunité idéale pour un auteur d’exprimer ses angoisses, ses hantises et ses hontes, de façon détournée.

* Découvrir quelques personnages de plagiaires dans les oeuvres de fiction.

Plagiat académique

Le sujet tabou du plagiat l’est bien plus encore lorsqu’il touche à la Mère du savoir, l’université. Le genre littéraire du « roman universitaire » affectionne le thème du plagiat, arme de vengeance idéale entre chercheurs. On se souvient du roman Petits crimes contre les humanités (Métailié, 2018) de Pierre Christin ou de celui d’Estelle Monbrun qui imagine dans Meurtre chez Tante Léonie (Viviane Hamy, 1994) une épopée meurtrière autour des manuscrits de Proust. Mais à l’Université, la réalité dépasse souvent la fiction.

* Mieux comprendre les règles et les usages en matière de déontologie et d’intégrité scientifique.

* Et l’autoplagiat ? Oui, mais sous certaines conditions sine qua non

Plagiats célèbres et inconnus

Nombre d’auteurs ont été mis en cause pour plagiat. Certaines accusations ont été démenties par les tribunaux, d’autres ont été étouffées par des arrangements à l’amiable entre éditeurs, solution plus discrète et moins coûteuse. D’autres encore, retentissantes, ont révélé des impostures intellectuelles largement médiatisées. Chaque cas doit faire l’objet d’une analyse précise, afin de prendre en compte tous les critères en jeu dans les affaires de plagiat :
– le genre de l’oeuvre plus ou moins susceptible de relever du fonds commun ou des données brutes, comme la biographie ou l’essai historique ;
– les questions d’antériorité et de sources primaires ou secondes ;
– le référencement des sources.

* Pour mieux comprendre le plagiat par les exemples : quelques études de cas.

A écouter sur Radio Campus Tours : « Hélène Maurel nous apporte ses lumières sur le plagiat : est-ce du vol, de l’humour ? Est-ce une réalité culturelle franco-française ? Que dit la loi ? ».

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